Title Original Language:
Nouvelle stratégie européenne globale en matière de politique étrangère et de sécurité
Abstract Original Language:
Héritière de la coopération politique instituée à partir de 1970 entre les États membres de la Communauté économique européenne, la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) avait pour objectif, dès l’entrée en vigueur du traité de Maastricht, de permettre à l’Union de peser et d’agir en tant que telle sur la scène internationale. Bien qu’elle disposât d’un cadre juridique, d’institutions spécifiques et de procédures particulières la PESC souffrait de l’absence d’une stratégie à même de guider sa mise en oeuvre en lui donnant une cohérence. Telle est en effet la définition d’une stratégie: la conception et l’utilisation de moyens pour réaliser une fin repose sur un choix d’objectifs de sécurité qui se réfère à des valeurs, à des formes particulières d’adaptation à l’environnement et de résolution des problèmes associées aux risques et menaces, y compris l’emploi de la force. La définition d’une telle stratégie apparaissait en outre d’autant plus urgente que l’invasion de l’Irak avait mis en lumière les profondes divergences stratégiques des États-membres. Ce travail de réflexion devait permettre de rassembler cette Europe divisée autour de valeurs, d’intérêts et d’objectifs communs. Après de longues négociations, la stratégie européenne de sécurité (SES), a été adoptée par le Conseil européen de décembre 2003. 2003, c’était il y a 13 ans et depuis l’environnement international s’est considérablement dégradé. Certes les menaces identifiées à l’époque restent toujours valables mais certaines se sont exacerbées et d'autres sont apparues. De plus, l’Union affronte actuellement une multitude sans précédente de crises qui menacent ce qu’elle a réussi à bâtir jusqu’alors, notamment la liberté de circulation à l’intérieur de l’espace Schengen. Enfin, la stratégie européenne de sécurité, malgré quelques réussites qu’il est possible de mettre à son actif, n’a pas réellement atteint son objectif. Force est en effet de reconnaître que l’Union est largement absente du règlement des grandes crises apparues depuis 2003, que les procédures instituées par le Traité de Lisbonne dans le cadre de la PSDC n’ont jamais connu une amorce de mise en oeuvre et que l’essentiel de l’action de l’UE sur la scène internationale, hors commerce et développement, repose sur l’initiative et les capacités de quelques États-membres et de l’OTAN. Ces constats sont partagés par tous et lors du Conseil européen de juin 2015 les plus hauts dirigeants de l’Union se sont accordés pour relancer la réflexion stratégique au niveau européen. Ils ont chargé la HP/VP Federica Mogherini d’élaborer, en lien avec les Etats-membres, une nouvelle stratégie globale en matière de politique étrangère et de sécurité qui devra leur être présentée lors du Conseil européen de juin prochain. Le sujet est d’importance car cette nouvelle stratégie devrait avoir vocation à guider l’action extérieure de l’Union pour de nombreuses années.