Enjeux industriels et technologiques du renouvellement des deux composantes de la dissuasion
Interact
Le renouvellement des composantes de la dissuasion nucléaire nécessitera un effort budgétaire conséquent. Alors que l’État consacre environ 3,5 milliards d’euros par an à la dissuasion, ce montant devrait être porté à près de six milliards d’euros à l’horizon 2025. Cette hausse appelle plusieurs commentaires. Premièrement, elle s’inscrit dans le cadre de l’augmentation des dépenses budgétaires en faveur de la défense, en vue d’atteindre les "deux pourcent". Cette augmentation devra tenir compte de cinq impératifs: (q) assurer la soutenabilité de l’effort de défense dans le budget de la Nation; b) mettre à niveau l’ensemble des infrastructures de la défense; c) adapter nos capacités aux missions de nos armées, en commençant par la résorption des "réductions temporaires de capacités"; d) augmenter les crédits des études amont; e) financer, enfin, le renouvellement des deux composantes de la dissuasion nucléaire. Pour ce faire, vos rapporteurs estiment qu’il conviendrait de réfléchir à l’instauration d’une programmation militaire non plus quinquennale, mais décennale. Deuxièmement, la montée en puissance de la dépense nucléaire pourrait être l’occasion pour certains de remettre en cause le consensus général en faveur de la dissuasion en France. Vos rapporteurs en sont convaincus, la France ne doit pas se priver de la dissuasion et se doit de maintenir ses deux composantes. C’est à ce prix, notamment, qu’elle maintiendra sa position de grande puissance, et que les acteurs industriels français continueront à générer de la croissance et de l’emploi. L’objet du présent rapport n’était d’ailleurs pas de s’interroger sur la pertinence de la dissuasion nucléaire. Le retour probable d’un débat sur celle-ci montre néanmoins qu’au-delà des enjeux technologiques et industriels, il est essentiel de travailler aussi à la diffusion d’une culture nucléaire.