Union européenne-Russie: une confiance à reconstruire

  • Interact
La stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité de l’UE, adoptée en 2016, exprime ainsi l’esprit de la relation avec la Russie: "(…) La gestion des relations avec la Russie constitue un défi stratégique majeur. Une approche cohérente et unie doit rester la pierre angulaire de la politique de l’UE à l’égard de la Russie. Une évolution substantielle des relations entre l’UE et la Russie présuppose le plein respect du droit international et des principes qui sous-tendent l’ordre de la sécurité européen, notamment l’Acte final d’Helsinki et la Charte de Paris". Réaffirmant la non reconnaissance par l’Union de l’annexion de la Crimée et son refus de la déstabilisation de l’est de l’Ukraine, le texte précise que "… En même temps, l’UE et la Russie sont interdépendantes. Nous inviterons donc la Russie à discuter des différends et à coopérer si et quand nos intérêts se rejoignent. Outre les questions de politique étrangère sur lesquelles nous coopérons actuellement, une coopération sélective pourrait être mise en place sur des sujets qui présentent également un intérêt pour l’Union européenne, notamment le climat, l’Arctique, la sûreté maritime, l’éducation, la recherche et la coopération transfrontière. Cette coopération pourrait également prendre la forme de liens sociétaux plus étroits grâce à la facilitation des déplacements pour les étudiants, la société civile et les entreprises ». Ce « défi stratégique majeur » est aujourd’hui impossible à relever tant la pérennisation du statu quo dans la partie orientale de l’Ukraine y installe progressivement une situation de « conflit gelé », au détriment à long terme de toutes les parties, Ukraine, Russie et Union européenne. Vos rapporteurs ont développé les nombreux enjeux stratégiques qui pourraient nourrir un dialogue institutionnel renouvelé avec la Russie. L’Union peut légitimement attendre de son partenaire et voisin des signaux positifs vers une application, fût-elle graduelle, des accords de Minsk. En retour, elle pourrait tenir prête une stratégie de réponse flexible permettant, pas à pas, de reconstruire une coopération de confiance dont les deux parties, et la paix elle-même, ne peuvent durablement se passer.
Keywords: 
Foreign Affairs, Russia, Security & Defence, Terrorism, Global Governance, Global Strategy, EU External Action, Democracy, Human Rights, Migration Crisis
Country of publication: 
France
File: 
Author: 
Publication date: 
Tuesday, June 6, 2017
Number of pages: 
51
Title Original Language: 
Union européenne-Russie: une confiance à reconstruire
Abstract Original Language: 
La stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité de l’UE, adoptée en 2016, exprime ainsi l’esprit de la relation avec la Russie: "(…) La gestion des relations avec la Russie constitue un défi stratégique majeur. Une approche cohérente et unie doit rester la pierre angulaire de la politique de l’UE à l’égard de la Russie. Une évolution substantielle des relations entre l’UE et la Russie présuppose le plein respect du droit international et des principes qui sous-tendent l’ordre de la sécurité européen, notamment l’Acte final d’Helsinki et la Charte de Paris". Réaffirmant la non reconnaissance par l’Union de l’annexion de la Crimée et son refus de la déstabilisation de l’est de l’Ukraine, le texte précise que "… En même temps, l’UE et la Russie sont interdépendantes. Nous inviterons donc la Russie à discuter des différends et à coopérer si et quand nos intérêts se rejoignent. Outre les questions de politique étrangère sur lesquelles nous coopérons actuellement, une coopération sélective pourrait être mise en place sur des sujets qui présentent également un intérêt pour l’Union européenne, notamment le climat, l’Arctique, la sûreté maritime, l’éducation, la recherche et la coopération transfrontière. Cette coopération pourrait également prendre la forme de liens sociétaux plus étroits grâce à la facilitation des déplacements pour les étudiants, la société civile et les entreprises ». Ce « défi stratégique majeur » est aujourd’hui impossible à relever tant la pérennisation du statu quo dans la partie orientale de l’Ukraine y installe progressivement une situation de « conflit gelé », au détriment à long terme de toutes les parties, Ukraine, Russie et Union européenne. Vos rapporteurs ont développé les nombreux enjeux stratégiques qui pourraient nourrir un dialogue institutionnel renouvelé avec la Russie. L’Union peut légitimement attendre de son partenaire et voisin des signaux positifs vers une application, fût-elle graduelle, des accords de Minsk. En retour, elle pourrait tenir prête une stratégie de réponse flexible permettant, pas à pas, de reconstruire une coopération de confiance dont les deux parties, et la paix elle-même, ne peuvent durablement se passer.
File Original Language: